Filmer avec un drone : faut-il une autorisation pour l'utiliser ?

Le drone est devenu un outil de tournage populaire qui a révolutionné l'industrie du cinéma et de la vidéo grâce à ses prises de vues aériennes et ses angles uniques. Sa facilité d'utilisation, sa portabilité et sa capacité à capturer une prise de vue aérienne de haute qualité en font un choix privilégié pour les cinéastes professionnels et les créateurs de contenu.

Cependant, l'utilisation des drones soulève des questions importantes de sécurité, de vie privée des personnes et de réglementation, qui nécessitent une compréhension approfondie des autorisations nécessaires, des réglementations en vigueur, ainsi que des avantages et des défis liés à leur utilisation.

Réglementation concernant l'utilisation des drones en France

En France, l'utilisation des drones est soumise à une réglementation stricte établie par la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). Cette réglementation vise à assurer la sécurité des vols, la protection de la vie privée et la préservation de l'espace aérien :

  • catégorisation des drones en fonction du poids et de la capacité à voler hors de vue directe de l'opérateur (Classe A1, A2, A3, A4) ;
  • hauteur maximale de vol : 150 mètres au-dessus du sol ou des obstacles situés à moins de 150 mètres ;
  • distance maximale de vol : 200 mètres de l'opérateur ;
  • zones interdites et restreintes : interdiction de vol dans certaines zones sensibles, telles que les aéroports, bases militaires, centrales nucléaires, réserves naturelles, etc ;
  • scénarios de vol : divisés en différentes catégories (S1 à S4) en fonction des caractéristiques de l'opération, chacun ayant des règles spécifiques ;
  • enregistrement du drone : tout drone pesant plus de 800 grammes doit être enregistré auprès de la DGAC avant le premier vol ;
  • formation de l'opérateur : certification obligatoire pour certains scénarios de vol commerciaux (S2 et S3) ;
  • assurance responsabilité civile : les opérateurs doivent souscrire une assurance couvrant les dommages causés aux tiers ;
  • utilisation commerciale : nécessite généralement une autorisation spécifique de la DGAC avec des exigences supplémentaires en matière de formation et de sécurité.

Distinction entre utilisation récréative et utilisation commerciale

Utilisation récréative

L'utilisation récréative des drones concerne les activités de vol à des fins de loisirs, de divertissement ou de passe-temps personnel.

Caractéristiques

  • les vols sont effectués pour le plaisir et ne sont pas liés à des activités commerciales ou lucratives ;
  • les opérations se déroulent généralement à faible échelle, souvent dans des lieux ouverts et non restreints ;
  • les drones sont utilisés à titre personnel, sans implication commerciale ou professionnelle.

Réglementation

  • dans de nombreux pays, l'utilisation récréative de drones est soumise à des règles moins strictes que l'utilisation commerciale ;
  • les opérateurs de drones récréatifs peuvent avoir besoin de se conformer à des limites d'altitude et de distance, ainsi qu'à des zones de vol autorisées ;
  • dans certains cas, l'enregistrement du drone et le respect de règles de sécurité de base peuvent être obligatoires.

Utilisation commerciale

L'utilisation commerciale des drones concerne les activités de vol effectuées dans le cadre d'une entreprise ou pour des activités lucratives.

Caractéristiques

  • les vols sont liés à des activités professionnelles, telles que la photographie et la vidéo commerciales, la cartographie, l'inspection industrielle, la livraison, etc ;
  • l'opération des drones a un objectif commercial ou un bénéfice financier direct ou indirect ;
  • les opérations peuvent être réalisées à plus grande échelle et dans des environnements variés, y compris dans des zones restreintes ou sensibles.

Réglementation

  • l'utilisation commerciale de drones est généralement soumise à une législation plu stricte et exige souvent une autorisation spécifique délivrée par les autorités compétentes ;
  • les opérateurs doivent souvent obtenir des licences ou des certifications spécifiques, suivre une formation supplémentaire et souscrire une assurance responsabilité civile ;
  • les règles concernant les distances de vol, les altitudes, les zones interdites, le droit à l'image et autres dépendent du scénario de vol spécifique et de la réglementation en vigueur.

Avantages de l'utilisation des drones à des fins de tournage

  • prises de vue aériennes uniques : filmer avec un drone permet de capturer des scènes aériennes époustouflantes, offrant des perspectives et des angles de vue inédits. Ces prises de vue aériennes ajoutent une dimension cinématographique et immersive aux vidéos ;
  • flexibilité et mobilité : les drones sont compacts et faciles à transporter, ce qui permet aux cinéastes de se déplacer rapidement et de tourner dans des endroits difficilement accessibles par d'autres moyens de tournage ;
  • coût abordable : comparé à l'utilisation d'hélicoptères ou d'autres équipements aériens traditionnels, le recours aux drones est souvent plus économique pour obtenir des prises de vue aériennes de qualité professionnelle ;
  • rapidité de mise en place : les drones peuvent être déployés rapidement, ce qui permet de gagner du temps lors des tournages et d'obtenir des résultats plus rapidement ;
  • souplesse créative : les drones offrent une grande variété de possibilités créatives, permettant aux cinéastes d'expérimenter de nouvelles techniques de tournage et de réaliser des plans complexes ;
  • prise de vue discrète : l'utilisation de drones permet de capturer des images sans perturber l'environnement, ce qui est particulièrement utile pour les documentaires animaliers ou dans des zones sensibles (ex : les terrains militaires).

Défis de l'utilisation des drones à des fins de tournage

  • sécurité : les drones présentent des risques de collisions avec des objets ou d'autres aéronefs, ce qui peut entraîner des accidents potentiellement graves. Le respect des règles de sécurité est essentiel pour éviter les dangers ;
  • vie privée : l'utilisation de drones peut soulever des problèmes de vie privée et de sécurité, en particulier lorsqu'ils sont utilisés dans des zones peuplées ou pour la surveillance ;
  • réglementation complexe : la réglementation concernant l'utilisation des drones est souvent complexe et en constante évolution. Les opérateurs doivent s'assurer de respecter les règles spécifiques à leur pays et à leur type d'utilisation ;
  • autonomie limitée : les drones ont une autonomie de vol limitée, ce qui peut restreindre le temps de tournage continu. Il est nécessaire de planifier soigneusement les opérations pour optimiser leur utilisation ;
  • qualité vidéo et stabilisation : certains drones peuvent être limités en termes de qualité vidéo, et la stabilisation des images peut être un défi, en particulier par temps venteux ;
  • facteur météorologique : les conditions météorologiques peuvent avoir un impact significatif sur les opérations de tournage avec des drones, car le vent, la pluie et autres conditions climatiques peuvent affecter leur stabilité et leur sécurité.

Conséquences légales du non-respect de la réglementation

  • amendes financières : les autorités peuvent infliger des amendes importantes aux opérateurs de drones qui enfreignent les règles. Le montant de l'amende dépendra de la gravité de l'infraction et des lois spécifiques en vigueur dans le pays concerné ;
  • confiscation du drone : dans certains cas, les drones utilisés de manière non autorisée peuvent être confisqués par les autorités compétentes ;
  • sanctions pénales : dans les cas graves de violation des règles, les opérateurs peuvent faire l'objet de poursuites pénales, ce qui peut entraîner des peines de prison ou d'autres sanctions plus sévères ;
  • responsabilité civile : si un drone cause des dommages matériels ou des blessures à des tiers, l'opérateur peut être tenu civilement responsable des conséquences financières résultant de ces dommages ;
  • suspension ou révocation de l'autorisation : pour les opérateurs ayant obtenu une autorisation spécifique, le non-respect des critères d'utilisation peut entraîner la suspension ou la révocation de cette autorisation ;
  • interdiction future d'utilisation de drones : les infractions répétées ou graves peuvent entraîner une interdiction permanente d'utiliser des drones à l'avenir.

Processus d'obtention d'une autorisation pour l'utilisation de drones

Utilisation récréative de drones

  • enregistrement du drone : tout drone pesant plus de 800 grammes doit être enregistré sur le site de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) avant son premier vol, même à des fins récréatives ;
  • respect des règles de base : les opérateurs doivent respecter les règles de sécurité de base, telles que ne pas voler au-dessus de 150 mètres d'altitude, éviter les zones interdites et garder le drone à vue directe en permanence.

Utilisation commerciale de drones

  • formation : pour certaines activités commerciales, une formation spécifique est requise. Les opérateurs doivent suivre une formation adaptée aux scénarios de vol (ex : S1, S2, S3) définis par la réglementation française ;
  • obtenir un certificat d'aptitude : certains scénarios de prise de vues commerciale exigent l'obtention d'un certificat d'aptitude, tel que le Certificat d'Aptitude Théorique (CAT) et/ou le Certificat d'Aptitude Pratique (CAP), délivrés par un organisme agréé ;
  • déposer une demande d'autorisation : pour les scénarios de vol nécessitant une autorisation spécifique (ex : S3, vol hors vue), les opérateurs doivent déposer une demande auprès de la DGAC, en fournissant les informations sur le vol, la formation de l'opérateur et les mesures de sécurité prises ;
  • respect des exigences : une fois l'autorisation obtenue, les opérateurs doivent se conformer strictement aux conditions énoncées dans celle-ci.

Dérogations et autorisations spécifiques

  • pour certains scénarios de vol spécifiques, des dérogations peuvent être demandées à la DGAC pour des vols hors des règles standards (ex : vol au-dessus de 150 mètres, vol en zone interdite) ;
  • les dérogations nécessitent une justification solide et peuvent prendre du temps pour être approuvées.